5 tendances adoptées par la Gen Z sur les réseaux sociaux que les milléniaux peinent à comprendre
Les habitudes sur les réseaux sociaux se transforment à une vitesse vertigineuse. Alors que les milléniaux ont grandi au rythme des premiers pas de Facebook et Twitter, forgeant les règles non écrites de l'engagement en ligne, une nouvelle génération est à l'œuvre, redéfinissant l'espace numérique avec ses propres codes et usages. La Gen Z, née et élevée à l'ère d'Instagram, TikTok, et Snapchat, utilise ces plateformes d'une manière qui peut parfois dérouter leurs prédécesseurs.
1. Quand l’éphémère devient éternel
La création de contenu éphémère est une tendance significative chez la génération Z, qui privilégie les interactions authentiques et spontanées sur les réseaux sociaux. Cette tendance se manifeste principalement à travers l'utilisation de stories sur des plateformes comme Instagram, Snapchat, et plus récemment, les stories Facebook et les tweets éphémères sur Twitter, connus sous le nom de Fleets avant leur retrait. En effet, les stories éphémères encouragent une forme de communication plus immédiate et moins réfléchie. Contrairement aux posts permanents, qui peuvent nécessiter une planification et une réflexion approfondie, elles permettent aux utilisateurs de partager instantanément des expériences, des pensées ou des événements au fur et à mesure qu'ils se produisent, presque en temps réel.
La disparition du contenu après 24 heures offre davantage de sécurité et de contrôle pour les utilisateurs, qui peuvent se sentir plus libres de partager leur vie quotidienne sans la pression de laisser une empreinte numérique permanente. C’est ce qui séduit la Gen Z, de plus en plus consciente des implications de la vie privée en ligne.
D’autre part, la nature éphémère des stories crée un sentiment d'urgence chez les spectateurs, les incitant à visionner le contenu avant qu'il ne disparaisse. Ce sentiment de FOMO (Fear Of Missing Out) augmente l'engagement et l'attention portée au contenu partagé. Selon une étude menée par le blog du modérateur, 45% des jeunes de 16 à 25 ans passeraient entre 3 et 5 heures par jour sur les réseaux sociaux. Pour les milléniaux, habitués à une approche plus permanente et réfléchie du partage en ligne, cette préférence pour le contenu éphémère peut sembler contre-intuitive ou superficielle.
FOMO (Fear Of Missing Out) augmente l'engagement et l'attention portée au contenu partagé.
2. Mèmes et émojis comme nouveaux dialectes
Les mèmes, ces images, vidéos ou textes qui se propagent rapidement sur internet, sont devenus un mode d'expression universel pour la Gen Z. Ils permettent de commenter l'actualité, de partager des expériences vécues et de traiter de sujets parfois sensibles avec humour et légèreté. Les mèmes fonctionnent comme un langage codé nécessitant une connaissance approfondie des contextes culturels et sociaux actuels. Les émojis, quant à eux, ajoutent une nouvelle dimension à la communication numérique. Utilisés pour exprimer des émotions, renforcer un message ou remplacer entièrement le texte, ils forment une grammaire visuelle riche et nuancée. Les mèmes et les émojis transcendent leur statut de simples éléments de divertissement pour devenir des piliers de communication à part entière pour la Gen Z.
Ainsi, ces nouveaux dialectes utilisés par la génération Z démontrent la manière dont ils naviguent dans un monde saturé d'informations, en privilégiant la rapidité, l'efficacité et une connexion émotionnelle immédiate. Un nouveau mode de communication cryptique qui peut sembler énigmatique pour les milléniaux, qui ont grandi avec les débuts de la messagerie instantanée et des SMS, où les nuances émotionnelles étaient souvent transmises par des abréviations ou des émoticônes plus simples. Ce décalage ne reflète pas seulement des préférences en matière de communication, mais aussi des manières distinctes de voir et d'interagir avec le monde.
3. Les micro-influenceurs, ces nouveaux héros de la Gen Z
Contrairement aux influenceurs traditionnels qui peuvent compter des millions d'abonnés, les micro-influenceurs possèdent une audience plus restreinte, typiquement entre quelques milliers et quelques centaines de milliers de followers. Cependant, ce qui leur manque en termes de quantité est compensé par la qualité et l'engagement de leur communauté. En favorisant des relations basées sur l'authenticité, la proximité et la confiance, ces nouveaux héros redéfinissent les paradigmes de l'influence et de la célébrité. La confiance accordée à ces personnalités rend leur endossement très efficace, bien plus que les publicités traditionnelles ou les célébrités éloignées de leur réalité. Pour les milléniaux, ayant grandi à une époque où les médias traditionnels et les célébrités dominaient l'espace publicitaire et culturel, l'importance accordée aux micro-influenceurs peut parfois sembler exagérée ou difficile à comprendre.
Cependant, les micro-influenceurs représentent bien plus qu'une tendance passagère pour la Gen Z ; ils sont au cœur de la manière dont cette dernière interagit avec le monde qui l'entoure. Pour la génération Z, les micro-influenceurs sont perçus comme plus accessibles et crédibles que les stars traditionnelles. Ils sont considérés comme des guides, des conseillers, voire des amis virtuels, plutôt que de simples sources d'inspiration ou de divertissement. Les marques ont rapidement saisi l'importance de collaborer avec ces influenceurs pour atteindre cet auditoire précieux de manière exponentielle.
4. TikTok et au-delà, l’essor des nouvelles plateformes de niche
La génération Z a révolutionné la manière dont les informations sont recherchées, partagées et consommées sur internet, notamment en assimilant des plateformes comme TikTok à de véritables moteurs de recherche. L'approche pair à pair de TikTok ou peer-to-peer en anglais, où les informations sont partagées entre utilisateurs plutôt que par des entités ou des marques, renforce la confiance de la Gen Z dans le contenu consommé. La plateforme est assimilée à une véritable source d'inspiration et d'information allant de la planification de voyages à la recherche de nouveaux restaurants, en passant par la création de programmes d'entraînement ou l'apprentissage de nouvelles compétences.
BeReal et Snapchat sont deux autres plateformes qui jouent un rôle significatif dans la vie numérique de la génération Z. Bien que ces plateformes offrent des expériences utilisateurs distinctes, elles se complètent dans leur approche de l'authenticité et de la communication personnelle. BeReal pousse les utilisateurs à capturer et partager un moment spontané de leur journée, tandis que Snapchat leur permet de communiquer de façon fluide et éphémère. Ensemble, elles répondent au désir de la Gen Z pour des interactions plus authentiques et moins filtrées, à l'opposé des tendances à la mise en scène et à la perfection qui prévalent sur d'autres réseaux. Ces plateformes encouragent non seulement une représentation plus honnête de la vie quotidienne, mais favorisent également des formes de communication qui privilégient la qualité des relations sur la quantité de likes ou de followers.
L'essor des plateformes de niche parmi la Gen Z témoigne d'un changement profond dans la culture des médias sociaux, où l'authenticité, la personnalisation et la sécurité deviennent primordiales. L'exploration continue de nouvelles plateformes comme Twitch, VSCO ou encore Discord, révèle une génération désireuse de façonner ses propres espaces, reflets fidèles de ses intérêts et valeurs. Ces plateformes de niche offrent à la génération Z des espaces où s'exprimer librement, loin du bruit et des contraintes des réseaux plus généralistes.
5. Activisme 2.0 : la Gen Z entre hashtag et engagement
La Gen Z a popularisé l'usage des hashtags comme moyen de rassembler du soutien autour de causes spécifiques, de sensibiliser le public à des enjeux globaux et de stimuler des actions concrètes. Des mouvements tels que #BlackLivesMatter, #MeToo, et #ClimateChange ont gagné en visibilité et en impact grâce à la génération Z. Ce type d'activisme permet de transcender les frontières géographiques et de créer une solidarité mondiale, ainsi qu’une prise de conscience accrue des enjeux sociaux, environnementaux et politiques.
Bien que les milléniaux soient également engagés socialement, la Gen Z utilise les réseaux sociaux de manière très proactive pour le militantisme, en participant à des campagnes virales, en partageant des pétitions, et en utilisant leur plateforme pour sensibiliser à des causes sociales et environnementales. Cette génération ne se contente pas de liker ou partager du contenu ; elle utilise ces gestes comme point de départ pour s'impliquer activement dans le changement sociétal, via des manifestations, des campagnes de financement, et même en interpellant directement les décideurs politiques.
Cependant, l'activisme 2.0 n'est pas sans défis. La question de l'engagement superficiel, souvent appelé slacktivisme, où les utilisateurs se contentent de gestes en ligne sans s'engager plus profondément, est une critique courante. De plus, la surcharge d'informations et le risque de désinformation nécessitent une vigilance constante et un esprit critique. Malgré ces obstacles, la génération Z continue de prouver que son engagement est à la fois réfléchi et impactant, faisant d'eux des acteurs clés du changement social. Entre hashtag et engagement, la Gen Z montre qu'il est possible de concilier connexion numérique et impact concret et de forger ainsi les bases d'une société plus juste et équitable pour les générations futures.